Révolution iranienne

Le 11 février 1979, la République islamique est proclamée à Téhéran. Après plusieurs jours de manifestations populaires qui réclamaient le débat du régime incarné par le chah, Mohammad Reza Pahlavi [son principal opposant, le leader du clergé chiite, l’Ayatollah Khomeiny, revenu en Iran quelques jours plus tôt après plusieurs années d’exil, devient l’homme fort du pays. Malade et affaibli politiquement, le chah avait quitté l’Iran avec sa famille, deux semaines plus tôt, le 26 janvier avant que Khomeiny n’atterrisse sur le tarmac de l’aéroport de Téhéran, à bord d’un Airbus d’Air France, en provenance de Paris. Il est alors accueilli par une foule compacte en transe qui fait de lui le « guide suprême de la révolution ».

L’Occident va observer avec une certaine bienveillance, voire avec de la complaisance, ce nouveau régime, issu d’une révolution populaire, mais très vite, au bout de quelques mois, la République islamique d’Iran va monter son véritable visage. D’abord à l’égard des États-Unis. Dès le 4 novembre 1979, de jeunes Iraniens, encouragés par le régime, occupent l’ambassade américaine et prennent en otages soixante-trois personnes, tous Américains. Leur séquestration aller durer 444 jours et coûter, l’année suivante, sa réélection au président Jimmy Carter.

Le 7 avril 1980, les États-Unis vont rompre leurs relations diplomatiques avec l’Iran et lui imposent des sanctions économiques. D’un autre côté, le régime islamiste s’écarte de la sphère d’influence de l’URSS. Dans la foulée, le 21 juin 1981, Abolhassan Bani Sadr, le président laïc, est destitué. Le 4 mai 1982, le parti communiste Tudeh est dissous. Le régime prend alors une coloration exclusivement religieuse et met en place une véritable théocratie qui repose sur le pouvoir des docteurs de la Loi islamique, la Wilayet-e-faqih.

Mais très vite la théocratie adepte d’un projet islamiste totalitaire va muer en État terroriste. Après la prise d’otage de l’ambassade des États-Unis, l’invasion israélienne de 1982 allait offrir aux Iraniens un prétexte pour développer des opérations à l’extérieur de leur territoire. Le 23 octobre 1983, deux attentats détruisent les quartiers généraux des troupes françaises et américaines, membre de la Force multinationale dépêchée au Liban au lendemain de l’invasion israélienne.

Cette opération allait inaugurer un cycle de violence, d’opérations terroristes et de rapts qui allaient être perpétrés par un groupe qui sera nommé le Hezbollah. Littéralement le « parti de Dieu ».