Blasphème
Le blasphème est une parole, un discours qui outragerait une divinité, une religion et tout ce qui serait considéré comme sacré. Ainsi, le délit de blasphème, s’il existait, consisterait en l’interdiction de tout discours visant à s’affranchir des lois divines.
Néanmoins, la France a été le tout premier Etat à abolir le délit de blasphème du Code Pénal le 25 septembre 1791 lors de la Révolution Française seulement deux ans après avoir consacré la liberté d’expression, corollaire des libertés d’opinion et de croyance dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Est pourtant créé en 1819 le délit d’outrage à la morale publique et religieuse dont la loi prévoit à l’époque qu’il sera puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 16 francs à 500 francs.
La loi de 1881 sur la liberté de la presse supprimera cependant définitivement la notion de blasphème du droit français en imposant une législation libérale dont les limites ne constituent que des exceptions justifiées à la règle générale de liberté.
A ce régime de liberté s’ajoute la loi Pleven de 1972 qui a amendé la loi de 1881 en créant les délits d’injure, de diffamation et de provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination en raison d’une prétendue race, ethnie, nation ou religion.
L’introduction de ces nouveaux délits a entraîné des difficultés d’interprétation devant les tribunaux avec notamment la question de savoir si insulter une religion en soi, ou des figures et des symboles d’une religion revient ou non à offenser les adeptes de cette religion.
Le procès intenté contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo en 2007 pour la publication des caricatures de Mahomet a fini de clarifier la position des juges
Conclusion, en France, on a le droit d’insulter Dieu. Pas les croyants.