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L’ignorance est le linceul des libertés et ces dernières, pour être protégées, doivent être définies et enseignées sans relâche. Or, si un concept a rarement été autant à l’origine de libertés que la laïcité, jamais une notion n’a été aussi mal connue.

C’est notamment le cas de la jeune génération dont 75% considère qu’il faudrait respecter les religions afin de ne pas offenser les croyants, 31% pensent que les normes et règles édictées par leur religion sont plus importantes que les lois de la République et un lycéen sur deux (52%) soutient le port de signes religieux à l’école pourtant interdit depuis la loi de 2004.

Une quarantaine d’avocats se sont opposés dans une tribune à la possibilité du port du voile dans leur profession. Relatant notamment l’incident survenu lors de la prestation de petit serment des élèves-avocats le 6 janvier dernier au cours duquel une étudiante a refusé de retirer son voile pour prêter serment, les avocats signataires de cette tribune considèrent que cette « tentative d’imposer le port du voile à l’école de formation des barreaux révèle le prosélytisme islamiste assumé de certaines communautés religieuses au sein de l’institution judiciaire ».

Ils y expliquent notamment leur opposition : « Accepter le port du voile au sein de notre institution serait accepter que la religion prime l’œuvre de justice. Nous ne pouvons admettre un tel symbole. Seul le port de la robe doit prévaloir, symbole d’autorité, de neutralité et de dignité de la justice, valeurs communes aux gens du palais. Seul le port de la robe garantit l’unité de l’ensemble des serviteurs de la justice ».