Les sénateurs ont voté mardi 18 janvier un amendement à la proposition de loi sur le sport interdisant le port du voile lors des compétitions sportives. Ils avaient déjà adopté une telle proposition lors du projet de loi très controversé sur le séparatisme, or cette disposition avait été supprimée par les députés à l’Assemblée nationale.

Cet amendement proposé par le groupe Les Républicains interdit « le port de signes religieux ostensibles » lors d’« événements sportifs et compétitions sportives organisés par les fédérations sportives et les associations affiliées ». Il a été adopté par les sénateurs contre l’avis du gouvernement et de la ministre des Sports.

Une quarantaine d’avocats se sont opposés dans une tribune à la possibilité du port du voile dans leur profession. Relatant notamment l’incident survenu lors de la prestation de petit serment des élèves-avocats le 6 janvier dernier au cours duquel une étudiante a refusé de retirer son voile pour prêter serment, les avocats signataires de cette tribune considèrent que cette « tentative d’imposer le port du voile à l’école de formation des barreaux révèle le prosélytisme islamiste assumé de certaines communautés religieuses au sein de l’institution judiciaire ».

Ils y expliquent notamment leur opposition : « Accepter le port du voile au sein de notre institution serait accepter que la religion prime l’œuvre de justice. Nous ne pouvons admettre un tel symbole. Seul le port de la robe doit prévaloir, symbole d’autorité, de neutralité et de dignité de la justice, valeurs communes aux gens du palais. Seul le port de la robe garantit l’unité de l’ensemble des serviteurs de la justice ».

Alors que le Maire de Chalon sur Saône avait pris la décision d’annuler une manifestation organisée par le Planning Familial 71 en raison du visuel de communication de l’évènement faisant apparaître une femme voilée, le Conseil d’Etat vient de le contraindre à maintenir la manifestation.

Le Conseil d’Etat a justifié sa décision en considérant que la diversité des femmes illustrées sur ledit visuel représente ne traduit pas une « quelconque forme de prosélytisme religieux, de promotion ou même d’approbation du port du voile » mais « l’universalité du public féminin auquel entend s’adresser l’association ».

Vingt-cinq associations ont déposé un recours devant le conseil d’État pour faire annuler la loi contre le « séparatisme ». La plupart avancent le même argument. Les responsables de ces associations se disent gênés par un « contrat d’engagement » qui doit conditionner désormais toute subvention publique et qui exige en substance que toute organisation qui réclame des fonds publics doit respecter les principes républicains. Allez comprendre ! 

Depuis quelques jours, les milieux islamistes français ont lancé une nouvelle offensive. Faire pression pour amener les différents bâtonniers et les avocats à accepter que des femmes voilées puissent plaider, avec leur foulard, devant les juridictions. Après le voile islamiste dans le football féminin, voilà que l’on cherche à l’imposer y compris là où la neutralité religieuse est un principe cardinal.